Il n'y a pas de petit conflit :
Une histoire de Margouillat.
Il était une fois un village de la savane du nom de « Bassabougou ». Une après midi de saison sèche, l’harmattan et le soleil se disputaient les ardeurs, deux margouillats se battaient devant le regard indifférent des animaux de la cour.
Qui s’intéresse à deux « margouillats » qui
se battent dans la cour ? Personne en principe.
Les humains disent généralement qu’il n’ont rien à voir
dans le conflit entre les margouillats. ( Môgô sén tê bassa
kêlê la)
·
Les animaux de la cour, le cheval, le bœuf, le mouton, l’âne,
le coq et sa cour, etc. pensent sûrement la même chose.
Eh bien voyez ce qui est arrivé ce jour-là à
« bassabougou »
· Depuis un moment deux margouillats se battent avec frénésie
sous le regard indifférent de tout le monde.
·
Les hommes étaient à l’ombre du grand arbre entrain
de siroter la paix qui régnait sans secousse nulle part dans le
pays.
·
Les femmes étaient à leurs tâches quotidiennes, la
grand-mère était dans sa case en train de filer le coton.
·
Les deux margouillats se battent toujours avec le même acharnement
sans mollir.
·
Le cheval, l’âne, le bœuf, et les autres regardent la
scène de temps en temps en se disant, après tout nous n’avons
rien à y voir.
· Voila que soudain nos deux belligérants se lancent dans une poursuite endiablée, à travers la concession, passant et repassant à toute vitesse dans les coins et recoins derrière les greniers, grimpant les murs avec la même énergie.
· Et voilà qu’ils se dirigent sur l’étal de coton que la grand-mère avait mis à sécher au soleil avant de le traiter, le reptile au passage emporte une boule de coton au bout de sa queue, et passe trop près du foyer non éteint, et le coton s’enflamme.
· Le margouillat chauffé à la queue, grimpe au mur de la case de grand-mère, pour se réfugier dans le toit de paille qui prend immédiatement feu.
· La fumée monte au ciel, les cris de détresse des femmes arrachent les hommes à leur quiétude, le village est mobilisé pour éteindre le feu qui s’était déjà propagé.
· Dans la panique, la grand-mère a été oubliée, et on découvre son corps calciné après l’incendie.
· Grande émotion dans la famille et dans le village. IL faut annoncer le décès aux parents, amis, et alliés des villages voisins.
· Le cheval est sellé pour cette course urgente. Il n’a jamais autant donné de lui-même.
· Dès la nouvelle connue, le monde afflue, il n'y aura pas assez de bois pour la cuisine.
· L’âne est attaché à la charrette pour assurer la corvée de bois de chauffe.
· Plus les gens arrivent, plus on s’interroge :
quoi faire
? Comment faire ? Les coqs et les poules ont déjà fait les
frais.
·
Il faut attraper le mouton, pour le repas du lendemain.
· Ils sont venus de partout car la vieille était connue. ils étaient si nombreux qu’il a été nécessaire de conduire le bœuf derrière la case pour l’abattre...
L’indifférence a fait perdre à la famille et au village
en plus des biens matériels, une grande « bibliothèque » et
obligé les habitants du village tout travail cessant à gérer
pendant 4 jours les conséquences d’un mini confit.
La bagarre
entre deux « margouillats»